«La musique de film, c’est la musique de notre génération. Les gens ont grandi avec ces mélodies et n’ont pas l’occasion de les entendre en concert», estime le jeune maestro Francis Choinière

À 28 ans, Francis Choinière est passé de jeune chef d’orchestre à surveiller à maestro, compositeur et producteur de concerts très demandé. Avec l’orchestre FILMharmonique, il a développé le terreau fertile des ciné-concerts et des concerts-événements symphoniques qui parviennent à séduire les néophytes de la musique classique.
Hommage à Ennio Morricone
photo fournie par France Gaignard
Vendredi et samedi prochain, Francis Choinière fera plonger les spectateurs de la Maison symphonique dans l’univers du grand compositeur de musique de films Ennio Morricone.
Ce concert hommage de la série L’univers symphonique du cinéma offrira un bilan de la riche carrière du mélodiste italien, notamment connu pour ses musiques des films Mission, Le Bon, la Brute et le Truand et Cinéma Paradiso. Sous la direction du maestro montréalais se retrouveront 60 musiciens ainsi qu’une soliste.
Cette formule de concerts symphoniques se déploie en deux volets: la reprise, en version symphonique, de musique de films aimés du grand public (comme Bond symphonique), et l’accompagnement d’artistes estimés (Patrick Watson, Andrea Bocelli, Sarah Brightman et Hanz Zimmer), dont l’œuvre est métamorphosée en version symphonique.
Les ciné-concerts proposent, de leur côté, le visionnement d’une œuvre culte sur écran de cinéma au même moment où la trame sonore est interprétée en direct par le maestro et son orchestre.
«Dès notre première production, Le seigneur des anneaux en 2019, nous avons vu que 50% des gens du public étaient de premiers spectateurs à la Place des Arts, et qu’ils n’avaient encore jamais observé un orchestre symphonique à l’œuvre», explique l’artiste, qui dirige et qui est codirecteur artistique de l’orchestre FILMharmonique.
Ce premier projet «grandiose et rassembleur» a prouvé qu’il y avait une belle demande pour ce genre de concerts-événements qui puisent dans la culture populaire.
«C’est la musique de notre génération. Les gens ont grandi avec ces mélodies et n’ont pas l’occasion de les entendre en concert. Prenons Star Wars, il y a tellement de nos souvenirs qui y sont rattachés. Les gens veulent entendre ce qu’ils connaissent déjà. Puis, ils en profitent pour découvrir d’autres pièces moins connues», estime Francis Choinière.
Celui qui est chef d’orchestre depuis plus de 10 ans se dit autant passionné de musique classique que de musique de films. «Tout est parti du fait qu’on tripait sur le répertoire et le film Le seigneur des anneaux», souligne-t-il.
Premier album de compositions
Maestro Francis Choinière
Credit Jeremy Pilote Byrne
Comme s’il n’était pas assez occupé avec ses quelque 75 concerts par année au Canada et aux États-Unis, Francis Choinière s’apprête à faire paraître son premier minialbum de compositions au piano juste à temps pour la Saint-Valentin, le 14 février prochain.
Baptisé Réflexion, l’opus de cinq pièces prend des allures de retour aux sources pour l’artiste qui rêvait de devenir compositeur lorsqu’il était enfant.
«J’ai eu envie de me relancer dans la composition et dans le piano que j’avais un peu laissé tomber. Le titre renvoie à ma vie personnelle, à certains moments importants de ma vie et à ma permission de m’exprimer. C’est moi au piano avec mes œuvres», explique celui qui composait déjà des œuvres au piano à l’âge de 8 ans.
Sent-il que son jeune âge peut, de prime abord, sembler un enjeu pour certains musiciens, artistes et acteurs du monde du show-business? «Les gens te prennent moins au sérieux quand tu as 18 ans et que tu diriges des orchestres, c’est vrai. Mais je me suis prouvé au fil des années. C’est devenu stimulant, en fait», souffle le principal intéressé.
– L’hommage à Ennio Morricone est présenté à la Maison symphonique de Montréal les 7 et 8 février (deux concerts) et au Palais Montcalm de Québec le 9 février (deux concerts).